Chrysobéryl

Alexandrite : variété qui présente la particularité d'un changement de couleur selon que la lumière est naturelle ou artificielle (effet alexandrite). Cymophane (Haüy, 1796) : variété de chrysobéryl opalescente. L'exposition à la lumière bleutée (ou jaunâtre selon d'autres sources) crée une chatoyance qui est causée par des cavités microscopiques en forme de tube ou d'inclusions d'aiguilles de rutile, orientées parallèlement à l'axe c. Synonymes : Chrysobéryl « œil-de-chat ».

Le chrysobéryl est un minéral allochromatique, c'est-à-dire qu'il peut se trouver sous quasiment toutes les couleurs. Ses différentes couleurs sont dues à de petites quantités de fer pour le jaune ou le vert pour la variété connue sous le nom d'alexandrite, qui est verte à la lumière du jour et rouge à la lumière artificielle. L'éclat du chrysobéryl est vitreux à subadamantin et son trait est blanc. Sa fracture est conchoïdale. Les cristaux de chrysobéryl sont souvent limpides et sont de forme prismatique ou aplatie. Ils sont pratiquement toujours maclés en V ou en macles cycliques typiques, avec une symétrie hexagonale. Les cristaux possèdent souvent des petites striures parallèles à leur surface. Les cristaux contiennent souvent de petites inclusions, formant de très fines cavités en forme de tube ou bien de nombreux cristaux aciculaires (en forme d'aiguille) parallèles entre eux. Ces inclusions sont à l'origine du phénomène de chatoiement de la variété « œil-de-chat » (ou cymophane, littéralement reflet de la vague). Le chrysobéryl possède une grande dureté, de 8,5 sur l'échelle de Mohs, c'est-à-dire une dureté inférieure à celle des corindons (9) et supérieure à celle des béryls (7,5 - 8).

Chrysoberyl forme à la suite de processus pegmatitiques. La fusion dans la croûte terrestre produit du magma fondu de densité relativement faible qui peut remonter vers la surface. Au fur et à mesure que le principal corps magmatique se refroidit, l'eau présente à l'origine en faibles concentrations est devenue plus concentrée dans la roche fondue car elle ne pouvait pas être incorporée dans la cristallisation des minéraux solides. Le magma résiduel devient ainsi plus riche en eau, ainsi qu'en éléments rares qui ne rentrent pas non plus dans les structures cristallines des principaux minéraux formant la roche. L'eau étend la plage de température vers le bas avant que le magma ne devienne complètement solide, permettant à la concentration d'éléments rares d'aller si loin qu'ils produisent leurs propres minéraux distinctifs. La roche résultante est d'apparence ignée mais formée à basse température à partir d'une fonte riche en eau, avec de gros cristaux de minéraux communs tels que le quartz et le feldspath, mais aussi avec des concentrations élevées d'éléments rares tels que le béryllium, le lithium ou le niobium, formant souvent leurs propres minéraux; c'est ce qu'on appelle une pegmatite. La teneur élevée en eau du magma a permis aux cristaux de croître rapidement, de sorte que les cristaux de pegmatite sont souvent assez gros, ce qui augmente la probabilité de formation de spécimens de gemmes. Le chrysobéryl peut également pousser dans les roches du pays à proximité des pegmatites, lorsque les fluides riches en Be et en Al de la pegmatite réagissent avec les minéraux environnants. Par conséquent, il peut être trouvé dans les micaschistes et en contact avec des dépôts métamorphiques de marbre dolomitique. Parce que c'est un minéral dur et dense qui résiste à l'altération chimique, il peut être altéré par les roches et déposé dans les sables et graviers des rivières dans les dépôts alluviaux avec d'autres minéraux tels que le diamant, le corindon, la topaze, le spinelle, le grenat et la tourmaline . Lorsqu'il se trouve dans de tels placers, il aura des bords arrondis au lieu de formes pointues en forme de coin. Une grande partie du chrysobéryl extrait au Brésil et au Sri Lanka est récupérée des placers, car les roches hôtes ont été intensément altérées et érodées. Si le fluide de pegmatite est riche en béryllium, des cristaux de béryl ou de chrysobéryl pourraient se former. Le béryl a un rapport élevé de béryllium à l'aluminium, tandis que l'inverse est vrai pour le chrysobéryl. Les deux sont stables avec le quartz minéral commun. Pour que l'alexandrite se forme, du chrome aurait également dû être présent. Cependant, le béryllium et le chrome n'ont pas tendance à se trouver dans les mêmes types de roches. Le chrome est le plus commun dans les roches mafiques et ultramafiques dans lesquelles le béryllium est extrêmement rare. Le béryllium se concentre dans les pegmatites felsiques dans lesquelles le chrome est presque absent. Par conséquent, la seule situation où une alexandrite peut se développer est lorsque les fluides pegmatitiques riches en Be réagissent avec la roche country riche en Cr. Cette exigence inhabituelle explique la rareté de cette variété de chrysobéryl.

Les formes gemmes sont accessibles à la taille. Les chrysobéryls taillés présentent souvent un pavillon (zone inférieure de la gemme) étendu et profond, et présentant de nombreuses facettes subrectangulaires placées côte à côte. La taille en cabochon est indispensable pour mettre en valeur le phénomène de chatoiement de la variété cymophane (œil-de-chat). L'un des plus spectaculaires exemplaires de chrysobéryl est le Hope Chrysoberyl, un œil-de-chat jaune-vert (de couleur « péridot ») de 45 carats, parfaitement limpide, conservé au British Museum de Londres. Les plus gros chrysobéryls taillés se trouvent à la Smithsonian Institution de Washington. L'un pèse 114 carats, est jaune-vert et taillé en coussin. L'autre pèse 120 carats, est verdâtre et taillé en ovale. Ces deux spécimens proviennent tous deux du Sri Lanka. Le laser à alexandrite est une méthode d'épilation par lumière.

On dit que les guerriers arabes croyaient que chrysobéryl pouvait les rendre invisibles sur le champ de bataille. Le dieu hindou Vishnu a chrysobéryl dans son collier pour représenter le centre magnétique de la passion humaine. On dit que c'est l'une des pierres précieuses ou « ratnas » qui ont émergé de l'océan après qu'il ait été baratté par Vishnu et les Asuras.

Algérie Oued Berkou, El Milia, Province de Constantine Brésil Itaguaçu, Espírito Santo. Ce gisement passe pour avoir donné les meilleurs exemplaires cristallisés. Belmont mine, Itabira, Iron Quadrangle, Minas Gerais (pour l'alexandrite) États-Unis Chrysoberyl locality, Haddam, comté de Middlesex, Connecticut Drew Hill Prospect, Comté de Jefferson, Colorado France Pénitence 1, Cirque de Pénitence, Le Bosc, Ariège, Midi-Pyrénées Italie I Mondei (Ca' Mondei), Montescheno, Val d'Ossola, Province de Verbano-Cusio-Ossola Madagascar Antsofimbato, Vallée de Sahatany, Région de Vakinankaratra, Province d'Antananarivo

Le chrysobéryl se forme dans les pegmatites et dans les roches métamorphiques comme les micaschistes. Les principaux gisements sont de type secondaire (les gisements secondaires proviennent de la dégradation par érosion des gisements primaires), constitués de graviers alluvionnaires où le chrysobéryl est trouvé en galets arrondis. Le chrysobéryl peut se trouver associé à d'autres minéraux : dans les granites et pegmatites : albite, béryl, columbite, disthène, muscovite, quartz, topaze, tourmalines, staurolite ; altération des zones à pegmatites : apatite, fluorite, tourmalines, phenakite.

Le chrysobéryl fut décrit en 1790 par Abraham Gottlob Werner, géologue et minéralogiste allemand, sous le nom de Krisoberil. Le nom de ce minéral signifie « béryl d'or » et provient de berullos (béryl) et de khrusos (or).

Chrysobéryl protège des forces négatives et apporte de la clarté à l'esprit. On dit qu'il améliore la confiance en soi et restaure l'estime de soi. Ceux qui le portent croient qu'il libérera de l'énergie positive et favorisera la générosité et la gentillesse tout en équilibrant la santé physique du corps.