Apatite

carbonate-apatite : Variété d'apatite riche en calcium, décrite initialement par le minéralogiste allemand Fridolin Sandberger sous le nom de colophane. Ce nom est utilisé pour les variétés cryptocristallines colloïdales (amorphes) de carbonate-fluorapatite ou carbonate-hydroxyapatite, telles que celles qui constituent la majeure partie des roches phosphatées provenant de la dégradation des dépôts fossilifères. Synonymie pour cette variété : collophanite (Dana 1892) dahllite Nommée en hommage à Tellef Dahll (1825-1893) et Johan Martin Dhall (1830-1877), géologues norvégiens. francolite : tire son nom du site de Wheal Franco, à Whitchurch, dans le District de Tavistock, dans le Comté du Devon, en Angleterre.. Les fossiles de conodontes sont généralement formés de francolite (carbonate-apatite fluoré) répondant à la formule suivante : Ca5 Na0.14 (PO4)3.01 (CO3)0.16 F0.73 (H2O)0.85 grodnolite (Morozewicz 1924) Nommée d'après le topotype Grodno (Hrodna, biélorusse) kourskite (Chirvinsky 1911) . podolite (Chirvinsky 1907) pseudo-apatite (Breithaupt 1837) décrite à partir d'échantillons de la mine de Churprinz près de Freiberg en Saxe. cérapatite (Kenngott 1849, Fersman 1926) : Variété d'apatite riche en éléments rares et notamment le cérium pour 1,33 % de Ce2O3. Redécrite par Fersman en 1926 sur des échantillons de la péninsule de Kola en Russie. eupyrchroïte : variété fibreuse et mamelonnée d’apatite décrite à Crown Point dans l’État de New-York par le minéralogiste américain Ebenezer Emmons en 1838 . lazur-apatite : variété bleu-ciel d’apatite décrite par le minéralogiste finnois Nordenskiöld en 1857 sur des échantillons de Bucharia (Turkestan oriental ou chinois (actuel Xinjiang)) . moroxite : variété bleu-vert d’apatite décrite par le minéralogiste norvégien Abildgaard en 1798 à Arendal, Norvège. munkforssite : variété contestée qui serait plutôt un mélange d’apatite et de minéraux magnésiens, décrite par le minéralogiste suédois Lars Johan Igelström en 1897 à Dicksberg, Ransäter parish, Munkfors, Värmland, Suède, topotype qui a inspiré le nom. phosphorite (Kirwan 1794) : variété concrétionnée ou fibreuse d'apatite avec de nombreuses impuretés décrite par Kirwan dès 1794. Trilliumite : variété gemme d’apatite vert-jaune décrite du district Bancroft, comté Hastings, Ontario, Canada.

L'utilisation principale de l'apatite est dans la fabrication d'engrais – c'est une source de phosphore. Elle est occasionnellement utilisée comme pierre précieuse. Les variétés vertes et bleues, sous forme finement divisée, sont des pigments avec un excellent pouvoir couvrant. Lors de la digestion de l'apatite avec de l'acide sulfurique pour fabriquer de l'acide phosphorique, de l'hydrogène fluoré est produit comme sous-produit de toute teneur en fluorapatite. Ce sous-produit est une source industrielle mineure d'acide fluorhydrique. La fluoro-chloro apatite forme la base du système phosphorescent à tube fluorescent Halophosphor, maintenant obsolète. Les éléments dopants de manganèse et d'antimoine, à moins d'un pour cent en mole – à la place du calcium et du phosphore – impartissent la fluorescence et l'ajustement du rapport fluor-chlore modifie la teinte de blanc produite. Ce système a presque entièrement été remplacé par le système Tri-Phosphore. Aux États-Unis, les engrais dérivés de l'apatite sont utilisés pour compléter la nutrition de nombreuses cultures agricoles en fournissant une source précieuse de phosphate. Les apatites sont également proposées comme matériau d'accueil pour le stockage des déchets nucléaires, ainsi qu'avec d'autres phosphates.

Canada Mine Yates, Otter Lake, MRC de Pontiac, Outaouais, Québec Liscombe, canton de Cardiff, Comté d’Haliburton, Ontario (variété trilliumite) Wilberforce, Ontario France Carrière Barbin, Nantes Loire-Atlantique Portugal Mines de Panasqueira, Panasqueira, Covilhã, District de Castelo Branco États-Unis Carrière Pulsifer, Maine Pakistan Nagar, Territoires du Nord Brésil Ipira, Bahia Lavra de Golconda, Minas Gerais

L'apatite se trouve dans les roches sédimentaires, métamorphiques, ignées et volcaniques. L'apatite peut se former dans les processus sédimentaires, les processus ignés (par ex., Pegmatite), les processus métamorphiques et dans les évents hydrothermaux, ainsi que dans la production par des systèmes biologiques. L'apatite est l'un des rares minéraux produits et utilisés par les systèmes micro-environnementaux biologiques. L'apatite est le minéral définissant l'échelle de Mohs à 5. L'hydroxyapatite, également connue sous le nom d'hydroxylapatite, est le composant majeur de l'émail des dents et du matériau osseux. Une forme relativement rare d'apatite dans laquelle la plupart des groupes OH sont absents et contenant de nombreuses substitutions de carbonate et de phosphate acide est un composant important du matériel osseux. La fluorapatite (ou fluoapatite) est plus résistante aux attaques acides que l'hydroxyapatite; au milieu du 20ème siècle, il a été découvert que les communautés dont l'approvisionnement en eau contenait naturellement du fluor avaient des taux plus faibles de caries dentaires. L'eau fluorée permet l'échange dans les dents d'ions fluorure contre les groupes hydroxyl dans l'apatite. De même, le dentifrice contient généralement une source d'anions fluorure (par ex. fluorure de sodium, monofluorophosphate de sodium). Trop de fluorure entraîne une fluorose dentaire et/ou une fluorose squelettique. Les traces de fission dans l'apatite sont couramment utilisées pour déterminer les histoires thermiques des ceintures orogéniques et des sédiments dans les bassins sédimentaires. La datation (U-Th)/He de l'apatite est également bien établie à partir des études de diffusion des gaz nobles pour déterminer les histoires thermiques et d'autres applications moins typiques telles que la datation des feux de forêt paléo.

Ayant des aspects et des couleurs variés l'apatite fut longtemps confondue avec des minéraux très divers, sa composition chimique ne fut déterminée que vers la fin de XVIII siècle. C'est pour cette raison que le minéralogiste allemand Abraham Gottlob Werner lui a donné en 1786 ce nom qui est inspiré du grec apatan (« tromper »).